Dernière mise à jour : 19/08/2025
Un emballage consigné est un emballage acheté avec un dépôt de garantie pour qu’il soit retourné, réutilisé, lavé et remis en circulation. Longtemps réservé aux bouteilles en verre, le système de consigne d’emballage se développe de plus en plus en France dans d’autres secteurs comme la restauration ou l’industrie, afin de répondre aux enjeux environnementaux liés à la production d’emballages à usage unique.
Comment fonctionne la consigne d’emballage et comment parvient-elle à s’inscrire dans le réemploi ? Fonctionnement, avantages, et mise en œuvre, ETERNITY Systems vous explique tout sur les emballages consignés.
Les emballages consignés en résumé
- Un emballage consigné est un support durable, récupéré, lavé puis remis en circulation. Il permet de réduire les emballages à usage unique et les déchets associés.
- Les emballages consignés concernent généralement les bouteilles en verre, mais aussi les bocaux, les flacons, les gobelets dans les secteurs de l’alimentaire, cosmétique et industrie.
- La consignation d’emballage répond à des enjeux environnementaux et sociétaux, ainsi que réglementaire avec la loi AGEC, qui impulse toutes les actions d’économie circulaire.
- Pour fonctionner, la consigne nécessite un emballage réemployable, des points de retour accessibles, un système de lavage performant et une comptabilité adaptée.
Qu’est-ce qu’un emballage consigné ?
Un emballage consigné est un contenant réutilisable pour lequel l’acheteur verse une somme d’argent – la consigne – lors de l’achat. Ce montant lui est restitué une fois l’emballage rapporté, afin qu’il soit lavé, reconditionné et réutilisé. Ce système incitatif encourage les consommateurs à restituer leurs contenants réemployables au lieu de les jeter.
La consignation d’emballage est donc une méthode de réemploi, qui prolonge la durée de vie des emballages et permet de réduire l’impact environnemental lié à la fabrication et à l’élimination des emballages jetables.
Déjà bien ancrée dans certains pays comme l’Allemagne, où le taux de retour atteint 98 %, la consigne d’emballage se développe aujourd’hui en France, dans une portée encore réduite. Toutefois, avec la loi AGEC et des réglementations comme le PPWR, le développement d’emballages consignés continue d’avancer, offrant une réponse concrète aux exigences réglementaires et aux attentes croissantes en matière de durabilité.
Quels sont les emballages consignés ?
Il existe différents types d’emballages consignés :
- Les bouteilles en verre, utilisées pour la bière, le vin ou les boissons sans alcool,
- Les fûts en acier pour la bière et les bouteilles de gaz, qui suivent des circuits de consigne bien établis,
- Les gobelets réutilisables (ecocups), utilisés notamment dans les bars ou les festivals, existant depuis le début des années 2000 en Europe,
- Les bocaux en verre,
- Les bidons de produits d’entretien,
- Les flacons de cosmétique.
De manière générale, la consigne peut s’appliquer à presque tous les contenus conçus pour durer, du moment qu’ils sont robustes, lavables, et adaptés à plusieurs cycles d’usage.
Pourquoi consigner ses emballages ?
La consigne d’emballage s’inscrit comme une solution concrète, performante et mesurable pour faire évoluer nos pratiques vers plus de durabilité, et ce, à deux niveaux notoire : environnemental et sociétal.
Bénéfices pour l’environnement
La consignation transforme l’emballage en un support réutilisable à faible impact environnemental. En effet, il augmente largement sa durée de vie et réduit la fabrication d’emballages jetables en plastique qui impactent lourdement la biodiversité.
- Contrairement aux idées reçues, le lavage des emballages consignés consomme moins d’eau que la fabrication d’emballages jetables.
- Une seule bouteille réemployable peut remplacer une grande quantité de petites bouteilles jetables, réduisant ainsi considérablement les déchets générés et la production de gaz à effet de serre pour traiter ces déchets. En effet, selon une étude Deroche de 2009, une bouteille consignée de 75cl permet d’éviter de jeter jusqu’à 60 bouteilles de 25cl à usage unique.
Une réponse aux enjeux de société
Face aux préoccupations croissantes liées à la pollution plastique et aux déchets d’emballages, l’attente est forte envers les marques pour qu’elles adoptent des pratiques plus responsables.
En effet, une étude européenne menée par PA Consulting révèle que 80 % des personnes interrogées estiment que nous avons la responsabilité collective de réduire l’usage du plastique, et 57 % sont préoccupées par la quantité de matériaux non recyclables présents dans les emballages à emporter.
La consignation d’emballage permet donc de :
- Renforcer la confiance des consommateurs,
- Valoriser la démarche RSE de l’entreprise,
- Se démarquer face à des exigences environnementales de plus en plus fortes.
Quelles solutions d’emballages consignés existent déjà ?
Dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, la consigne d’emballage est déjà bien ancrée dans les habitudes, avec des taux de retour proches de 100 %. En France, bien que le système existe, il reste marginal et cantonné à certains secteurs ou régions.
Toutefois, la dynamique évolue : la loi AGEC et les initiatives d’acteurs industriels engagés encouragent une généralisation de ce modèle de consignation.
L’état des lieux en France : la volonté de mieux faire
Les systèmes de consignation d’emballages sont particulièrement répandus dans les secteurs professionnels comme les cafés, hôtels et restaurants, où 30 % à 40 % des bouteilles sont encore aujourd’hui lavées puis réutilisées. Résultat, selon la Fédération nationale des boissons, 500.000 tonnes de déchets par an sont ainsi évitées.
En revanche, à l’échelle du territoire, les emballages consignés ont quasiment disparu, à l’exception de l’Alsace et d’une partie de la Moselle. En effet, dans ces territoires, certaines eaux minérales et bières sont encore vendues en bouteilles consignées.
L’article 67 de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire précise toutefois que l’État doit favoriser les systèmes permettant de réduire l’usage du plastique à usage unique, et que la consigne pour réemploi est à privilégier dès lors qu’elle présente un bilan environnemental favorable.
L’exemple allemand : un modèle de référence
L’Allemagne est un modèle dans la consignation d’emballage, possédant un système de consigne appelé Pfand. Celui-ci permet aux consommateurs de récupérer entre 8 et 25 centimes par bouteille ou canette rapportée. Résultat selon le Centre Européen de la Consommation : 98,5 % des contenants sont retournés.
À titre de comparaison, la France n’atteint que 56 % pour les bouteilles plastiques et 43 % pour les canettes.
Quels sont les freins actuels au déploiement de la consigne d’emballage en France ?
Si les emballages consignés sont une solution prometteuse pour limiter les déchets, certains freins – logistique plus contraignante ou coûts plus élevés – jouent en défaveur de sa mise en place en France.
Les contraintes logistiques
Le réemploi des emballages nécessite des étapes logistiques supplémentaires : récupération, tri, lavage et remise en circulation des contenants. Pour les entreprises, ces opérations génèrent des coûts supplémentaires et supposent de nouveaux investissements et aménagements de la chaîne logistique, ce qui peut freiner les démarches de réemploi.
D’autre part, le succès d’un système de consigne repose sur la facilité du geste pour le consommateur. Pour cela, il est indispensable de multiplier les points d’apport – supermarchés, commerces de proximité, etc. – afin de garantir un retour efficace des emballages.
Les grandes surfaces jouent d’ailleurs un rôle central dans l’expérimentation actuelle menée en France, notamment via des partenariats avec des marques comme Danone, Refresco ou Lorina. Ces produits portent désormais un bandeau violet incitant à rapporter l’emballage en échange d’un remboursement.
Les contraintes économiques
Aujourd’hui, une partie des revenus des collectivités provient de la valorisation des déchets triés, en particulier des bouteilles en plastique. La mise en place d’un système de consigne pourrait détourner ces flux vers d’autres circuits (supermarchés, points de collecte), réduisant ainsi les recettes associées au tri.
Un autre aspect contraignant est le fait que le montant exact de la consigne pour les emballages réemployables n’a pas encore été harmonisé. Néanmoins, une fourchette de 20 à 30 centimes par contenant est avancée aujourd’hui, montant qui devrait être suffisant pour inciter au retour, tout en restant acceptable pour les consommateurs.
Comment mettre en place un système de consigne d’emballage ?
Pour mettre en place un système de consigne, il faut penser à la fois au contenant, à la logistique, au montant consigné et à la comptabilité :
- L’emballage doit être conçu pour être réemployé : l’emballage consigné doit être solide, lavable, et conçu pour plusieurs cycles d’utilisation. Il doit résister au transport et au lavage industriel. Cela concerne, par exemple, les bouteilles en verre, les bocaux, les flacons ou les bacs de transport. À noter que l’emballage peut être personnalisé, ce qui permet aux marques de renforcer leur visibilité jusque chez le consommateur.
- La logistique doit être claire : le succès d’un système de consigne repose sur sa simplicité. Plus le consommateur trouve facilement les points où ramener l’emballage, plus il le fera. Il est donc essentiel de proposer des points de reprise pratiques : magasins, consignes automatiques, lieux de transit, etc. Ensuite, les emballages doivent être collectés, triés, nettoyés et remis en circulation. Ces opérations peuvent être internalisées ou confiées à des prestataires spécialisés comme ETERNITY Systems qui prennent en charge le lavage, le tri et le stockage des emballages.
- Le montant de consigne doit être bien réfléchi : le montant de la consigne doit encourager le retour sans décourager l’achat (souvent entre 10 et 30 centimes). Il doit être remboursé intégralement à la restitution de l’emballage, ou transformé en avoir. L’idéal est de le fixer à un niveau légèrement inférieur au prix d’achat de l’emballage neuf, pour ne pas créer de frein pour le client et maximiser le taux de retour.
- La comptabilité doit être adaptée : un emballage consigné n’est pas vendu, il est prêté contre une caution temporaire. L’entreprise facture cette caution et s’engage à la rembourser si l’emballage est retourné. Cela suppose donc une comptabilité claire : il faut distinguer le produit acheté de l’emballage qui reste la propriété du fournisseur, et suivre précisément les retours.
En prolongeant la durée de vie des contenants, la consigne d’emballage répond à des enjeux environnementaux concrets tout en s’adaptant aux nouvelles attentes des consommateurs et aux évolutions réglementaires. Si sa mise en place demande une certaine organisation concernant le choix des contenants, la logistique de retour ou encore la gestion comptable, les bénéfices sont réels : réduction des déchets, amélioration de l’image de marque, et conformité avec les politiques de durabilité.
Avec des partenaires spécialisés comme ETERNITY Systems, les entreprises disposent aujourd’hui de tous les moyens pour intégrer les emballages consignés dans leur fonctionnement, sans complexifier leur chaîne logistique.
FAQ
Qu’est-ce qu’une consigne ?
La consigne est un système dans lequel le client paie une somme supplémentaire lors de l’achat d’un produit, somme remboursée lorsqu’il rapporte l’emballage vide. Contrairement au recyclage classique, la consigne privilégie le réemploi, réduisant ainsi la production de déchets et les impacts environnementaux.
Est-ce que la consignation d’emballage va devenir obligatoire ?
À ce jour, la consigne n’est pas obligatoire au niveau national pour tous les produits. Toutefois, la loi AGEC encourage fortement son développement, notamment pour le réemploi. Des expérimentations sont en cours en France, et une généralisation à certains types d’emballages pourrait voir le jour dans les prochaines années.
Est-ce que les emballages consignés sont réemployables ?
Oui, c’est précisément l’objectif de la consigne : permettre à un emballage d’être utilisé plusieurs fois. Les contenants sont conçus pour être solides, résistants aux lavages industriels, et adaptés à plusieurs cycles. À chaque retour, ils sont collectés, nettoyés, contrôlés puis remis en circulation. Ce processus évite la fabrication d’un nouvel emballage à chaque usage, ce qui permet de réduire les déchets et les émissions de CO₂.
À propos de l'auteur
Responsable Communication et Marketing chez ETERNITY Systems, Anthony conçoit des stratégies et des contenus pour promouvoir une consommation plus durable. C’est un acteur engagé du changement qui associe créativité, rigueur et actions pour renforcer la visibilité et l’impact des projets liés au réemploi et à l’économie circulaire.